Papier

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Là l'aile lève un éclair doré
Solaire même en son colimaçon
Morceau de trois petites trilles
Cette langue titille ses lents tabacs blonds

Torride constructeur des grands ciels
Tes reflets lunaires décochent des iles
Aux bons creux des calanques et des rues
En ciseleurs acrobates des formes

Voici un œil d'encre touché
Dans les captifs de chaque naissance
Et papiers qui dansent où mûrissent des fruits
Ourdis de voyelles astronomes

Combien de vagues palpitent
Au cristal des rares empreintes
Et proclament alertes leurs flèches
Aux bords des grands précipices

J'ai vu leurs nombres et bien plus
Mosaïques sombres des rives lucides
Lécher la pointe des étoiles filantes
A l'oreille immortelle des blessés

En tissant ce fleuve qui fleure bon songe
Nageur joaillier sur la musique des lignes
Je t'offre de lisser la traine anonyme
Vaste et céleste de ta langue miroir

Enfin perdu dans cet écrin rubis
Elle joue du rodéo dans l'abandon
La constellation des immenses mirages
Eperle son collier de lentes perles coulantes

Au lieu des mots qu'on livre à mesure
Du oui dévoreur voici le pays des jades
Parures aux buchers des poitrines dormantes
Resplendissant ses crocs sans nos mutilations

Un feu dans l’âtre retranché de nos chairs
S'enlace doucement comme un miel premier
Saisir est si aisé qu'aux filets il tombe
Avant que t'en souvenir repeindre ta mémoire

Homme libre lire pour mêler tes os
A la pluie et la nuit et l'autre
Ces terribles silences flagellés
Qui arrachent ce cœur à toi présenté

...
© Marzhin Schawn
le 13 Mai 2011



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